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PIERRE BALLOUHEY
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27 mars 2008

Pour une restauration immédiate des cultes de la Grèce antique

“Si tu ne digères pas la soutane, évite de manger le missionnaire.” nous disait le bienfaisant Alexandre Vialatte.

Comme première constatation, nous avons d’un coté Benoît XVI, ses cardinaux, curetons, bonnes sœurs, diacres et grenouilles. Nous avons les recteurs des mosquées, quelques imams ou mollahs enturbannés, Khomeini et ses ayatollahs, Ben Laden et ses dingues qui feraient sauter la courge du monde entier pour un gros mot ou un dessin danois mal foutu. À l’est en haut, une poignée de popes grecs ou russes avec des barils d’Omo ripolinés noir sur la tête. Plus bas, une bande de rabbins à papillotes et à la barbe amidonnée et à la veste aspergée d'huile de beignets achetés Rue des Rosiers. Je ne parle pas des dignitaires des religions calvinistes, luthériennes et de tous les tristes locdus des sectes qui fleurissent chez les étasuniens, mormons, quakers, hamisches, pentecôtistes, plat-de-côtistes, scientologues, totologues, témoins de Jéhovah, faux-témoins de Jéhovah et tutti quanti. Nous avons aussi, le pauvre Dalai Lama, qui ne va pas très bien tant on casse les couilles menues de ses ouailles du Tibet, il sourit gentiment, tous ses lamas et sous-lamas l’imitent, ils sourient comme des niais et les chinetoques en profitent pour leur péter la gueule.

Ce ne sont tous que têtes de Carême, tronches en biais, pisse-vinaigre, tristes sires, casse-couilles et compagnie, défendu-de-faire-ceci, défendu-de-faire-cela, la virginité des filles, touche pas ton robinet, cache-tes-cheveux, mets-toi-le-voile-conasse, t'as-pas-honte, c’est pas beau, mange-pas-ci, mange-pas-ça, mange-pas-du-tout, c’est caca, fais-pas-ci-fais-pas là, t’iras-en-enfer.
Et merde à la fin.
Des vraies calamités qui emmerdent le monde copieusement depuis quatre mille ans pour certains .

Et de l’autre, les cultes de la Grèce antique, un monde merveilleux, féerique, magique, loufoque, frappadingue, complètement obsédé du cul et qui existe depuis la nuit des temps.

Que revienne Zeus qui vous faisait péter la foudre à la gueule, le matin et le soir se transformait en cygne pour aller sauter une gourdasse. Revienne Apollon qui draguait et sautait tout le monde, garçons et filles avec sa lyre et sa feuille de vigne sur la quéquette, toujours bien aérée. Pour ne pas passer à la casserole Daphné préféra se changer en laurier, elle passa à la casserole quand même en saupiquet de lièvre.
Que revienne Dionysos, pochetron divin, saoul de soir au matin, qui se transformait en bêtes, en plantes et en objets de toutes les sortes pour faire marrer les filles et chier leurs pères.
Que revienne Hephaistos qui foutait un bordel pas croyable dans les trous des volcans et puis, brave gars, vous bricolait un petit peu de foudre pour son vieux père.
Que revienne Poseidon qui vous secouait la mer comme une pipelette un paillasson, coulait les bateaux et les îles comme un gamin qui joue au bord du bassin.
Et Aphrodite, si belle, si gentille et serviable qui couchait avec tous ses frères, ses oncles, ses cousins et tous les autres comme une Carla Bruni gratuite.
Et Hermès, qui en avait rien à foutre des foulards avec des scènes de chasse pour bourges, mais qui courrait comme un fou avec ses sandales à zailes de zoiseaux pour porter les lettres de toute sa famille de maboules.
Et à coté des Dieux, une multitude de faunes, de satyres, des nymphes, d’animaux bizarres dans lesquels des dieux s’étaient glissés qui passaient leurs temps à se poursuivre en gambadant, à se lutiner, s’accoupler  bestialement pour mieux se massacrer juste un petit peu, pour rire, parce qu'à la fin ça s’arrange toujours. Des centaures qui caracolaient comme des dingues en plantant des flèches dans les arbres, des harpies qui criaient bouh, des méduses aux cheveux  effarants et des hydres pleines de têtes qui vous foutaient des trouilles bleues de chez bleu, jusqu’à ce que Heraclès, le balaise passe par là et vienne les patafouiner d'une mandalle. Des Sphinx qui vous posaient des questions à la con, genre Lucien Jeunesse. Des Minotaures qui vous couraient après pendant des heures, vous sentiez son haleine putride sur la nuque et puis, paf. Thésée arrivait et lui mettait un bon coup de gourdin bien senti sur la gueule et vous pouviez reprendre votre souffle jusqu’à la prochaine trouille. Et bien évidemment, la sorcière Circé qui vous transformait suivant l’humeur du jour et en un claquement de doigt en cochon, en lapin, en fer à repasser, en bégonia tubéreux, en phasmes, en champignon de Paris, ça fait du vécu, des expériences personnelles, du travail sur soi. Ulysse, lui, il y est passé au travers, le con.

Ça c’est de la religion.
C’est pas du XVI, du Lama ou du Khomeini.
Si le troisième millénaire doit être spirituel comme l’a dit Malraux, il n’avait rien compris à la seconde moitié de deuxième millénaire, alors autant causer du troisième, ça fait inspiré et ça paye les clopes.
S’il doit être spirituel, il doit être marrant, rigolo, jobard.
C’est pourquoi nous engageons un grand mouvement pour une grande réforme fondamentale en vue de la restauration immédiate des cultes païens de la Grèce antique.

Commentaires
M
DU CULTE! <br /> DU CULTE! <br /> ON VEUT DU CULTE!<br /> Comme à Kujaraho...(India)
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K
Bravo à Pierre Ballouhey qui nous donne un raccourci aussi saisissant que véridique du monde de L'Olympe... au moment où les jeux, précisément "olympiques" nous donnent une triste image de la société actuelle.<br /> L'avantage insigne du monde foisonnant des Dieux et autres de l'Olympe, c'est de n'être pas forcés d'y croire pour être enchantés à lire le récit de leurs exploits...<br /> Ainsi la magicienne Circé qui transforma, si ma mémoire est bonne, et j'ai la flemme d'aller le relire, Glaucos en monstre marin, avec une espèce de serpillère bleue-verte sur la tête ! Comme disait BCT (?) sur un de mes articles, le rejeton Sarkozy - celui de la "guerre de Neuilly - qui pense séduire les bourgeoises du cru en arborant une "serpillère" sur sa tronche de niais...<br /> Dans ce monde, forcément "glauque" ! notre Circé-45 a du pain sur la planche pour transformer les "bourges" d'Orléans en électeur de gauche. Mais avec de tels pouvoir occultes : why not ?
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C
Ma signature vous est toute acquise .<br /> Où puis-je signer d'un sortilège de ma façon, lions à mes pieds et loups hurlant à la lune, petits piverts boute entrain en prîme ?<br /> Et puis au détour, je pourrais détourner quelques éclairs de chez Zeus, vous dresser bonne table et vous servir Hydromel et Ambroisie, garantie cuvée circéenne...
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PIERRE BALLOUHEY
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